Ça swingue à Marseille !

Mis à jour le 26.06.24

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Des classes marseillaises de REP+ s’ouvrent au jazz.

Des classes marseillaises de REP+ s’ouvrent au jazz. Une expérience où les élèves acquièrent de multiples compétences.

« J’avais hâte de venir chanter ici, de rencontrer l’autre classe », chuchote Sondous. Les 52 élèves de CE1, des écoles Canet Jean Jaurès et Peyssonnel II de Marseille (Bouches-du-Rhône), écoutent les dernières recommandations de Frédéric Pichot, musicien de jazz avec lequel ils ont construit le spectacle. « Comme nous l’avons fait ce matin lors du filage, reposez votre instrument calmement et restez silencieux à la fin de chaque chanson ». Sourires aux lèvres, parés de leurs habits de lumière, sous les applaudissements nourris du public qui s’est déplacé en nombre, les enfants investissent la scène municipale de l’Hypérion. Au travers d’un répertoire composé de six chansons issues de tous les continents, les élèves font voyager le public conquis : beat boxing, chants accompagnés parfois de boutare - un drôle d’instrument à cordes fabriqué à partir de bouteilles en plastique - percussions corporelles. Portables en main, les parents immortalisent ce moment. « Je suis émue et fière, rapporte la maman d’Ikram, j’espère que cela va lui donner l’envie de continuer la musique ». 

« Après le Covid s’est posée la question du renouveau du public, comment donner le goût du jazz aux enfants, comment partager les valeurs de tolérance, de diversité, d’inclusion qui défi nissent cette musique », se rappelle Aurélie Pampana, chargée des actions artistiques et culturelles du festival Marseille Jazz des Cinq Continents. L’écriture d’un conte musical a été confiée à Frédéric Pichot, intervenu dans de nombreuses écoles durant trois ans.

À PORTÉE DE TOUTES ET TOUS

 
« Cette année, j’ai voulu aller plus loin et construire un orchestre avec les enfants. Montrer que tout le monde peut faire de la musique, qu’il n’y a pas besoin d’avoir d’instruments, qu’avec la bouche, la voix, le corps, des instruments construits avec des matériaux recyclés, on peut transmettre la passion du jazz, son histoire, ce qu’est l’improvisation », explique le musicien. Pour Perrine Blanc, enseignante à Peyssonnel II, école située dans le quartier de La Joliette en REP+, « l’accès à la culture est vital car si l’école ne le fait pas, nos élèves n’ont pas la chance d’aller voir des spectacles vivants. » Pour les enseignantes de Canet Jean Jaurès des quartiers Nord de Marseille, c’est aussi la possibilité d’offrir aux élèves la connaissance du jazz, « une musique réservée à une certaine élite ». 

Durant les dix heures d’intervention, les élèves ont découvert des instruments, travaillé rythme, pulsation, tempo, voix mais surtout ont appris à faire de la musique ensemble. « Cela développe des compétences comportementales comme savoir être attentif, s’écouter, se respecter, être fier de soi, apprendre à se connaître et gérer ses émotions », détaille Perrine. C’est aussi une autre façon d’apprendre. « Mener à bien un projet collectif ambitieux permet de donner du sens aux apprentissages. Les élèves s’investissent davantage, notamment ceux en difficulté qui ont toute leur place et se révèlent parfois leaders dans ce type d’activité », précise Blandine Faugloire, enseignante à Canet Jean Jaurès.

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