Accompagner le handicap
Mis à jour le 02.10.22
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Itv de Claire Hédon, défenseure des droits
CLAIRE HÉDON est défenseure des droits, auteure du rapport intitulé L’accompagnement humain des élèves en situation de handicap.
Comment expliquer l'augmentation de l'accompagnement humain ?
Il y a eu une prise de conscience de l’importance de scolariser au maximum les enfants en situation de handicap à l’école ordinaire quand cela est possible. Les parents sont donc davantage demandeurs d’une scolarisation à l’école et non dans un établissement spécialisé. Face au peu de formation des enseignants sur le handicap, l’école est en demande de plus d’accompagnement humain. Indispensable dans certaines situations, il ne résout pas tout. Il y a tout un travail de formation à faire en direction des enseignants et des AESH d’autant que tout ce qui sera mis en place bénéficiera à toute la classe.
Le recrutement reste difficile, pourquoi ?
Le métier n’est pas attractif. Les AESH, majoritairement des femmes, ne sont pas à plein temps et sont rémunérées autour de 800 euros par mois. Autre problématique, il n’y a pas que le temps scolaire qui compte dans le travail des AESH, il y a aussi toute la partie dialogue avec les parents et les enseignants qui n’est pas comptabilisée. Des AESH interviennent dans différents établissements et les temps de déplacement ne sont pas non plus pris en compte. De plus, un nombre important d’AESH débutent leurs missions sans avoir été formées. On n’accueille pas de la même manière un enfant qui a des troubles dys que celui qui a des troubles du spectre autistique.
Quelles conséquences ?
Il est trop souvent demandé à l’enfant de s’adapter alors que c’est à l’école de le faire. La seule boussole doit être l’intérêt supérieur de l’enfant et son droit à la scolarisation. On observe que les contraintes budgétaires des académies et les difficultés de recrutement ralentissent la scolarisation des enfants. Il n’y a pas de chiffres sur le nombre d’heures de présence à l’école de ces élèves, mais nous savons que, pour certains, il s’agit seulement de quelques heures par semaine. Parallèlement, le manque de personnels AESH et de moyens financiers font que les décisions de la MDPH ne sont pas toujours appliquées, comme les notifications d’AESH en cours d’année ou le remplacement des AESH en congé maladie. Ce fonctionnement, tout comme le manque de formation, mettent les élèves, les enseignants et les parents en difficulté.