A Besançon: une adaptation en classe maternelle.
Mis à jour le 23.10.17
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C’est au sein d’une classe maternelle d’une école publique de Besançon dans le Doubs que Stéphanie Chaudron pratique une pédagogie Montessori qu’elle a adaptée au cadre institutionnel.
Stéphanie Chaudron ne connaît pas le discours « officiel »et n’a pas eu de formation Montessori. C’est au contact d’amies enseignantes qu’elle a découvert cette pédagogie, s’y est reconnue et a décidé d’en faire bénéficier ses 27 élèves de moyenne et grande section de l’école Jean Boichard à Besançon. Et c’est au sein de l’école publique et en prenant en compte les objectifs et les attendus de l’école républicaine, qu’elle a mis Montessori à sa main. « Ce qui m’a plu c’est que l’on respecte les périodes sensibles d’apprentissage, l’enfant pour lui-même et non selon une norme. Chaque élève décide de son activité, du temps qu’il va y consacrer, où il s’installe ».
Mais pour Stéphanie, pas question de laisser un enfant ne rien faire trop longtemps. « La phonologie est importante en MS et si un enfant n’y va pas de lui-même, je le stimule. »
Le collectif en supplément
Si l’enseignante a adopté le matériel Montessori et oriente les propositions sur la manipulation, la répétition et la concentration, elle a parallèlement investi des champs délaissés par cette pédagogie, qui lui paraissent importants ou figurent dans les compétences à acquérir. Elle travaille sur la gestion des émotions et les conflits à partir des albums pour développer le « parler ensemble » ou « formuler des demandes claires ». Repoussé dans la pédagogie Montessori après 6 ans, elle intègre le graphisme et l’écriture dans sa classe de maternelle. « Parce que je trouve qu’ils sont prêts et que c’est un attendu des programmes », explique l’enseignante. Elle propose des activités de motricité mais aussi des jeux d’imitation et de société. Quand la pédagogie Montessori passe avant tout par l’individualisation des parcours et la centration de l’enfant sur lui-même, l’enseignante développe aussi des projets de classe, le travail collectif, les moments de regroupement, des cahiers de progrès et des cahiers de vie... « tout ce qui peut donner de l’énergie et du collectif tout en respectant l’appétence des enfants » précise-t-elle.
Brèves
En bref
ÉCOLE HORS CONTRAT: UNE CIRCULAIRE QUI RAPPELLE LE RÔLE DU MAIRE
Alors ministre, Najat Valaud-Belkacem avait annoncé un contrôle renforcé des écoles privées sous contrat mais au final la circulaire datée du 14 avril ne fait que rappeler les règles. C’est-à-dire le droit des parents «de choisir le mode d’instruction de leur enfant» mais aussi la nécessité de respecter « le droit à l’éducation reconnu à l’enfant lui-même, que l’État a le devoir de préserver». Le maire doit recenser tous les enfants instruits en famille et transmettre la liste à la DSDEN qui effectue un « contrôle pédagogique au moins une fois par an. » Les familles qui le refuseraient sont en infraction et signalées au procureur de la République.
LIGUE BELGE: UN DOSSIER « POUR QUI, POUR QUOI ? »
De part et d’autre des frontières avec la Belgique, l’Allemagne ou la Suisse se posent les mêmes questions sur les choix pédagogiques et leurs incidences pour les élèves. La Ligue de l’enseignement belge en a tiré un dossier très complet en mai 2016 intitulé « Pédagogies alternatives, pour qui, pour quoi ? » L’universitaire Benoît Galand analyse ce regain d’intérêt pour ces autres façons d’enseigner et explique combien cela réinterroge « la culture professionnelle enseignante », nécessitant l’accompagnement des personnels.
COOPÉRATION: L’INFLUENCE SUR LES APPRENTISSAGES
Sylvain Connac, enseignant chercheur à l’université Paul Valéry (Montpellier III), intervient régulièrement. Il est venu à l’Université d’automne du SNuipp-FSU, pour expliquer l’organisation d’une classe coopérative et les apports pour la classe tant sur le climat que sur les apprentissages. La vidéo ici.
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