10 ans après Charlie
Mis à jour le 31.01.25
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2 questions au dessinateur Mikaïa
MYKAÏA est dessinateur de presse, membre de Cartooning for peace
10 ANS APRÈS CHARLIE, OÙ EN EST LA CARICATURE DE PRESSE ?
L’enjeu porte sur le droit au blasphème, le droit de se moquer de tous les sacrés. Les dessinateurs de presse ont pour prétention de faire sourire et réfléchir à partir d’une actualité, rarement drôle. Quand la religion s’invite dans l’actualité, les dessinateurs s’exposent car l’islamisme radical entend leur interdire de faire leur métier. Le « Je suis
Charlie » solidaire peut alors glisser vers « Je suis Charlie mais… il ne faut pas choquer ». Face aux attaques et aux menaces, la peur est là car personne n’a envie de mourir. Toutefois, en France, la liberté d’expression est fermement défendue et préserve un dessin de presse libre.
AVEZ-VOUS ÉTÉ VICTIME DE PRESSIONS ?
J’ai reçu des menaces, mais pas de mort. Internet fait circuler les dessins partout dans le monde, y compris auprès de gens qui n’apprécient pas l’humour. Pour autant, il ne faut pas s’empêcher de faire rire ou réfléchir. L’amplification des réactions anonymes via les réseaux sociaux tend à installer la frilosité dans les rédactions pour ne pas faire de vague, éviter tel sujet. Ce qui est antinomique avec le dessin de presse. Les supports d’expression se réduisent et rares sont les dessinateurs à vivre de leur travail.