Vers une retraite à 64 ans ?

Mis à jour le 17.06.19

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La réforme qui se dessine ferait nombre de perdantes et perdants

Système par points d’ici à 2025, décotes avant 64 ans, allongement des durées de cotisation… plus le projet gouvernemental se dévoile, plus il inquiète. Plusieurs points augurent d’un recul des droits pour les personnels salariés en général, les fonctionnaires en particulier et encore plus dans l’Éducation nationale, aggravant les inégalités femmes-hommes. 

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Premier recul : le système par points annoncé pour 2025. Il prévoit de remplacer les 42 régimes actuels par un régime universel dans lequel « chaque euro cotisé ouvrira les mêmes droits ». Mais lesquels ? En effet, les cotisations seront remplacées par des points, cumulés tout au long de la carrière mais dont la valeur peut varier. Au moment de partir en retraite, ce sera donc l’inconnu. Le montant de la pension dépendra de la valeur de ces points à ce moment-là et il sera calculé sur l’ensemble de la carrière et non plus les 25 meilleures années ou les six derniers mois. Cela pénalisera toutes les interruptions de carrière, comme pour une maternité. Les simulations de la FSU montrent d’ailleurs une chute du montant des pensions par rapport au système actuel, notamment pour le corps enseignant, de plusieurs centaines d’euros.

Reculs

Ensuite, un recul de l’âge de départ à la retraite avance masqué. Promis, il reste à 62 ans, a redit Emmanuel Macron dans sa conférence de presse du 25 avril. Mais ce n’est qu’à 64 ans qu’il serait possible de partir à taux plein, ont évoqué plusieurs ministres. Et le Premier ministre l’a confirmé le 12 juin. Résultat, c’est bien deux années de plus qu’il faudra travailler si cette décision est prise. Car sinon, des décotes supplémentaires s’ajouteront à celles pour trimestres manquants.
Enfin, l’allongement des durées de cotisation arriverait plus vite que prévu, selon les « ajustements » évoqués par le Président. Ainsi la génération née en 1961 devrait cotiser 42,5 ans voire 43 et non plus 42 comme actuellement et ainsi de suite. En clair : travailler plus pour gagner moins. La FSU alerte sur ce projet, particulièrement défavorable aux fonctionnaires. Et poursuit les mobilisations pour un projet plus juste.