Une prime et ensuite ?

Mis à jour le 02.09.23

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Annoncés à grand renfort de communication le 12 juin dernier, les conditions et montants de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat sont désormais connus. Une prime qui ne répond pas à l’urgence salariale des personnels des écoles.


Un décret publié au Journal Officiel du 1er août 2023 donne les conditions d’octroi et les montants de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat.

Pour en bénéficier, il faudra répondre aux critères suivants :

  • Avoir été nommé·e ou recruté·e par un employeur public à une date d’effet antérieure au 1er janvier 2023 ;
  • Être employé·e et rémunéré·e par un employeur public au 30 juin 2023 ;
  • Avoir perçu une rémunération brute inférieure ou égale à 39 000 € au titre de la période courant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023.

Il s'agit des montants de la rémunération brute, c'est à dire le total de la colonne "à payer" :

rémunération brute

Rémunération brute perçue au titre de la période courant du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023 Montant de la prime de pouvoir d’achat
≤ 23 700 € 800 €
> 23 700 € et ≤ 27 300 € 700 €
> 27 300 € et ≤ 29 160 € 600 €
> 29 160 € et ≤ 30 840 € 500 €
> 30 840 € et ≤ 32 280 € 400 €
> 32 280 € et ≤ 33 600 € 350 €
> 33 600 € et ≤ 39 000 € 300 €

Le versement est prévu sur la paie de septembre 2023.

Injuste et insuffisante

Cette prime, associée au doublement de l'ISAE et à une augmentation de 1,5% du point d’indice pour toute la Fonction publique, a été annoncée comme une réponse adéquate à l’inflation qui frappe l’ensemble de la population.

En excluant une partie non négligeable des personnels enseignants, déjà exclu·es de certaines revalorisations des dernières années (prime grenelle...), le gouvernement oublie que l’inflation touche l’ensemble des PE. Le nivellement des salaires se poursuit, inexorablement.
Mais plus encore, cette prime ne répond aucunement à la baisse de pouvoir d’achat subie. Avec une inflation attendue entre 4 et 5% (pour la deuxième année consécutive), elle ne compensera jamais l'insuffisance de l'augmentation du point d’indice qui n'est que de 1,5%.

Cette prime ne peut, sur le fond comme sur la forme, être reçue comme une réponse acceptable à la crise salariale des personnels.
La FSU-SNUipp porte depuis longtemps :

  • une refonte des grilles pour permettre le rattrapage des PE sur les autres corps de la catégorie A et la création d’un corps de catégorie B pour les AESH ;
  • une augmentation du point d’indice équivalente à la perte considérable de pouvoir d’achat depuis 15 ans ;
  • l’indexation du point d’indice sur l’inflation pour stabiliser les revenus.

Les personnels des écoles méritent respect et reconnaissance. Les réponses actuelles, dont l’inacceptable pacte enseignant, sont bien en deçà de ce qui serait nécessaire. Le syndicat continuera à se faire le porte-parole des personnels sur la question salariale, comme sur toutes les autres.