Salaires : des avancées mais peut mieux faire…

Mis à jour le 17.02.23

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Les discussions sur la revalorisation salariale au ministère se sont poursuivies le 15 février avec une deuxième réunion sur la partie dite « inconditionnelle », celle qui ne sera pas soumise à des missions supplémentaires.

Les discussions sur la revalorisation salariale se poursuivent au ministère avec cette semaine une deuxième réunion sur la partie dite « inconditionnelle », celle qui ne sera pas soumise à des missions supplémentaires.

Il aura donc fallu plusieurs réunions pour que le ministère accède enfin à la demande de la FSU de revaloriser toute la carrière et pas seulement les 20 premières années. C’est par le biais de l’ISAE que tous les enseignant·es vont pouvoir bénéficier d’une augmentation.

Une augmentation de l’ISAE de 800€ bruts par an

Depuis le début des négociations, la FSU a plaidé pour une revalorisation indiciaire pour les enseignant·es. Le contexte actuel sur les retraites le montre, la revalorisation du point d’indice permettrait d’augmenter le calcul de la pension. Mais c’est donc par l’indemnitaire que le ministère a décidé d’utiliser les 1,9 milliards de budget sur la revalorisation. Si cette augmentation de l’ISAE portée à 2 000€ bruts par an est une avancée que l’on doit mettre au crédit de la FSU, elle ne répond évidemment pas à la demande de doublement. Le ministère fait le choix de ne pas prévoir de suite à cette augmentation alors qu’un plan pluriannuel d’augmentation de l’ISAE permettrait une projection sur plusieurs années. Pour les personnels qui ne touchent pas l’ISAE, leur indemnité fonctionnelle sera augmentée d’autant. Le ministère doit en élaborer la liste et la FSU-SNUipp sera vigilante à ce qu’aucun personnel n’en soit exclu. Elle continue par ailleurs de porter la nécessité de versement de la part variable de l’ISOE pour les PE exerçant en SEGPA.

Une prime d’attractivité pour une partie de la carrière

Une prime d’attractivité sera aussi allouée sur la première moitié de la carrière. L’enveloppe de 1,9 MDS reste toujours la même, ce qui démontre l’absence de véritable volonté politique pour revaloriser le métier. Il faut donc partager ce gâteau qui reste bien maigre en cette période de disette. L’enveloppe serait donc répartie entre : 1,2 milliards pour l’ISAE-ISOE, 450 millions pour la prime d’attractivité, 100 millions pour les mesures de reclassement et enfin 80 millions pour la hors classe et la classe exceptionnelle.
La prime d’attractivité est élargie à tous les PES (mi-temps et temps complet) mais en contrepartie la prime instaurée l’année dernière pour les stagiaires est retirée.

Des mesures sur la hors classe et la classe exceptionnelle

Le ratio de promus/promouvables pour le passage à la hors classe est relevé pour passer de 18% à 23% en 2025, ce qui devrait permettre d’accéder à la hors classe 1,5 an plus tôt. C’est une avancée mais la FSU a rappelé que le barème devait permettre de préserver l’ancienneté et de faire passer au plus vite les PE actuellement au 11ème et 10ème échelons. La FSU a défendu la mise en place pour la classe exceptionnelle comme pour la hors classe d’un ratio promu/promouvables, plus favorable qu’un contingentement sur deux viviers. Actuellement, la plus grande partie de ceux et celles qui peuvent être promu·es, sont issu·es du vivier 1 (vivier fonctionnel : il faut justifier de six années de fonctions accomplies dans des conditions d’exercice difficiles ou sur des fonctions particulières).
Enfin, le passage de l’échelon spécial de la classe exceptionnelle (qui permet d’accéder aux chevrons) deviendrait un passage automatique alors qu’aujourd’hui il est soumis à l’avis du Dasen. Là aussi, c’est une avancée qui permettra de ne pas perdre de promotions faute de candidats mais également de terminer sa carrière au dernier échelon de la classe exceptionnelle. C’est aussi une remise en cause bienvenue du pseudo mérite imposé lors de sa création.

Si la FSU-SNUipp peut se satisfaire d’avoir fait avancer les choses pour que l’ensemble des enseignant·es puissent bénéficier d’une augmentation, bien évidemment celle-ci reste insuffisante avec un budget qui n’est pas à la hauteur des enjeux. La FSU-SNUipp continue de revendiquer une augmentation de 300€ nets par mois pour toutes et tous sans contrepartie comme première étape de revalorisation.