Retrouver du pouvoir d'agir

Mis à jour le 28.11.18

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Signer et faire signer l'appel pour réaffirmer la professionnalité des enseignantes et enseignants des écoles et défendre la liberté pédagogique. Les moyens attribués comme les orientations de la politique éducative ministérielle ne répondent pas à l’enjeu d’une école devant s’attaquer aux inégalités scolaires. De plus, les directives ne cessent de dégringoler du ministère, réduisant les enseignantes et enseignants à de simples exécutants.

Pour signer l'appel

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Le SNUipp-FSU, lors de son Université d'automne 2018, a initié un appel solennel de toute la profession pour réaffirmer la professionnalité des enseignantes et enseignants des écoles ainsi que le besoin d’exercer leur expertise en réelle confiance et d'être soutenus. Il est intitulé "Notre force et notre conviction : notre pouvoir d'agir". Durant trois jours, les plus de 400 participants, mêlant enseignants et chercheurs, ont débattu de l'école et de ses enjeux, rappelant combien le métier se complexifie et exige une expertise que le ministère doit enfin reconnaître. À l'inverse, ce à quoi on assiste depuis des mois, c'est un ministre qui s'adresse à l'opinion publique et à la presse plutôt qu'à celles et ceux qui font classe chaque jour. Il impose des "bonnes pratiques", des recettes "magiques" et une culture de l'évaluation visant à piloter le système.

L'appel réaffirme la professionnalité des enseignantes et enseignants ainsi que la nécessité de respecter la liberté pédagogique et les savoir-faire enseignants. 

Un appel pour qu'enfin les enseignantes et enseignants soient écoutés et respectés, comme acteurs essentiels de la lutte contre l'échec et les inégalités scolaires.

Un appel pour contribuer à ce que les enseignantes et les enseignants s’emparent de la définition des attendus de l’école, des savoirs à enseigner, s’appuient sur leurs pratiques et leur réflexivité professionnelle… et retrouvent ainsi du pouvoir d’agir sur leur métier. 

Un appel à contre-pied de la volonté ministérielle de déposséder les enseignants et les enseignantes de leur expertise, de les réduire à un simple rôle d’exécutants.

Un appel à faire signer massivement dans les salles des maîtres et des maîtresses.

Le texte de l'appel

Notre force et notre conviction : notre pouvoir d’agir

Les différentes enquêtes internationales (PISA, PIRLS, TIMMS) démontrent à quel point notre système éducatif est inégalitaire et combien l'origine sociale d'un élève pèse sur ses performances scolaires. Cette inégalité face à l’éducation est la première des injustices contre lesquelles il ne faut cesser de lutter. L’école peut y contribuer si on lui en donne les moyens. Ce n’est pas le cas actuellement.
Les orientations de la politique éducative actuelle ne répondent pas plus à cet enjeu.

Le ministre de l’Éducation nationale multiplie les annonces et conduit une politique basée sur des partis pris qu’aucune recherche, aucun bilan, aucune étude ne confortent. Il impose des « bonnes pratiques », des recettes « magiques » et une culture de l’évaluation visant à piloter le système. Ce faisant, il dépossède les enseignants et les enseignantes de leur expertise, les réduisant au rôle de simples exécutants.

Nous déclarons publiquement notre volonté de poursuivre notre engagement au service de la réussite de nos élèves. Notre métier, c’est adapter nos pratiques aux besoins de nos élèves dans le cadre défini par des programmes nationaux conçus pour assurer une égalité d’accès aux savoirs de tous.

Notre mission c’est d’assurer un enseignement scolaire qui repose sur le principe du « tous et toutes capables » plutôt que sur un tri précoce, un enseignement qui s’appuie sur les réussites et les progrès.
C’est ce à quoi renvoie la liberté pédagogique, indispensable pour être au plus près de ses élèves. Le métier d’enseignant est bien celui d’un concepteur.

Nous sommes prêtes et prêts à réfléchir à notre métier et à nos gestes professionnels. Nous avons besoin de formation, régulière et ambitieuse, qui croise toute la recherche sous formes d’allers et retours entre la pratique et la théorie. Nous avons besoin, non pas de directives, mais d’apports pour construire une relation pédagogique prenant en compte la diversité de nos élèves et de nous confronter à d’autres manières d’enseigner.

Nous avons confiance en notre capacité à innover, à imaginer, à transformer les apports de la recherche en activités d’apprentissage.
Nous avons conscience de l’importance de notre pouvoir d’agir, du collectif de travail, de nos savoirs et nos savoir-faire face à des méthodes toutes faites. Nous avons besoin d’exercer notre expertise en réelle confiance et d'être soutenus.