Postes, un premier recul qui en appelle d’autres !
Mis à jour le 17.01.25
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S’il refuse de revenir sur la réforme des retraites, François Bayrou renonce enfin aux 4 000 suppressions de postes dans l'Éducation Nationale qui étaient prévues dans le budget 2025 du gouvernement Barnier, premier et second degré confondus. Une annonce qui se traduit malgré tout par la perte de 470 postes dans le premier degré au lieu de 3 155.
La déclaration du premier ministre du mercredi 15 janvier 2025 met fin à vingt-quatre heures de confusion concernant le budget de l’Education nationale.
Dans le premier degré
Sur les 4 000 suppressions envisagées par le gouvernement Barnier, 3 155 suppressions devaient concerner le premier degré. Ce sont désormais 470 suppressions de postes qui ont été présentées en Conseil Social d’Administration (CSA) ministériel vendredi 17 janvier. Pour rappel, le premier degré avait déjà rendu 650 postes l’an dernier.
Un recul significatif de l'exécutif à mettre au crédit des différentes mobilisations sur le sujet : alerte sociale déposée par la FSU-SNUipp dès octobre dernier, adresses aux parlementaires et grève de la profession enseignante le 5 décembre 2024. Toutes ces actions ont concouru à mettre sur le devant de la scène la nécessité de profiter de la baisse démographique pour améliorer les conditions de travail des personnels et d’apprentissage des élèves dans une école au bord de la rupture.
Ventilation des postes par académie
La FSU-SNUipp note cette avancée mais il faut encore aller plus loin. La France restera encore très au-dessus de la moyenne du nombre d’élèves par classe des pays de l’Union européenne. Pour rejoindre cette moyenne de 19 élèves par classe, il faudrait créer près de 26 000 postes. De trop nombreux départements vont devoir malgré tout rendre des postes en fermant des classes. S’ouvre maintenant le temps de la carte scolaire et des mobilisations à venir dans lesquelles le syndicat avec les élu·es et les familles, prendra toute sa place pour défendre l’école, les élèves et les personnels. L’école doit obtenir un budget à hauteur de ses ambitions émancipatrices pour toutes et tous.
Dotations académiques rentrée 2025
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Retour sur le discours de politique générale
Devant l’Assemblée nationale, le premier ministre est resté très évasif quant à la politique éducative qu’il entend mener. Seuls la formation initiale et continue et le temps scolaire ont été cités sans plus de précisions. Les autres chantiers, comme la nécessaire revalorisation salariale et l’attractivité restent eux, à l’arrêt. Et la Ministre annonce de son côté vouloir raccourcir les vacances d’été alors même qu’une concertation avait été engagée par Pap Ndiaye sur la répartition des vacances. Le conseil supérieur de l'Éducation, où les organisation syndicales sont représentées, a rendu le résultat de cette consultation qui est aujourd’hui sur le bureau de la ministre
Du côté de la fonction publique, la perspective de ne pas imposer 2 jours de carence est aussi à mettre au crédit de la réussite de la mobilisation du 5 décembre mais ce recul ne saurait suffire puisque d’autres mesures Kasbarian seraient conservées.
Sur le sujet très attendu des retraites, le premier ministre persiste et signe, appelant « conclave » (sic !) les discussions à venir et qui devront se tenir sur trois mois. Deux perspectives sont envisagées :
- La première qualifiée de « voie de progrès » est le retour de la retraite à point. Un système de retraite très défavorable à l’immense majorité du salariat, et particulièrement aux enseignantes et enseignants, qui avait été fermement contestée en 2019.
- La seconde perspective est le maintien de la réforme en cours, imposée à coup de 49-3 contre l’avis de plus de 70% des français·es.
L’Education n’est pas un coût mais un investissement sur l’avenir. Parce qu’un autre budget est possible, le syndicat appelle à poursuivre les mobilisations notamment lors des opérations de carte scolaire.