Plus qu'urgent d’investir dans l'école
Mis à jour le 17.09.21
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Salaires faibles, temps de travail important, dépense moyenne par élève insuffisante : le dernier rapport de l’OCDE confirme le sous-investissement chronique de l’État pour l’école et ses personnels. Un constat qui conforte l'exigence d'un plan d’urgence pour l’école
Le 16 septembre dernier, l’OCDE publiait son rapport annuel « Regards sur l’éducation ».
Une comparaison internationale qui contredit l’affichage ministériel concernant l’investissement pour l’école et ses personnels.
Des personnels mal-payé·es
L’étude comparative menée, comme tous les ans, par l’OCDE dresse un bilan sans appel : les professeurs sont, en France, globalement moins bien payé·es que leurs homologues des pays développés. En France, les salaires des enseignants ayant 15 ans d'expérience n’ont augmenté que de 1 % entre 2010 et 2020, dans l’élémentaire et dans le secondaire alors qu’ils ont augmenté en moyenne de 6 à 7% dans les pays de l’OCDE. Durant cette période, les payes de base des enseignantes et des enseignants ont connu dans l'hexagone une baisse de 3 ou 4 % entre 2010 et 2015. Leur augmentation de 4 % sur la période 2015-2020 n'a conduit qu'à une stagnation.
Ce décalage s’explique aussi par une progression salariale en début de carrière très lente, ce qui fait que les enseignantes et enseignants sont, en milieu de carrière, particulièrement désavantagé·es. En 2020, le salaire après quinze ans d’ancienneté est inférieur de 24 % à la moyenne des pays de l’OCDE. Et si cet écart se réduit progressivement, en toute fin de carrière, il reste néanmoins inférieur de 4% à la même moyenne.
Et ceci ne s’explique pas par un temps de travail moindre : la moyenne des pays de l’OCDE pour les niveaux élémentaires est de 791 heures par an (738 heures pour l’UE22) quand, en France, les professeurs des écoles sont tenu·es d’enseigner 900 heures par an.
Le constat est enfin similaire si on rapporte le salaire enseignant au nombre d’élèves (coût salarial par élève). 22ème sur 33 systèmes éducatifs, les professeurs du premier degré « coûtent » en France, 2092$ par élève là où la moyenne est de 3196$. La Grèce, la Lituanie sont devant la France… comme tous les grands pays développés.
Une école en manque de moyens
La France ne dépense pas « sans compter » dans l’Éducation contrairement aux déclarations gouvernementales. Car s’il est vrai que la part du PIB consacrée à l’éducation par la France est supérieure à l’Espagne ou l’Allemagne, et de 0,3 % supérieure à la moyenne de l’OCDE, cette information ne tient pas compte de la réalité des populations scolarisées. La part de jeunes en France est ainsi nettement supérieure aux pays précités ce qui empêche une comparaison objective sur le seul PIB.
Ainsi, avec une dépense par élève inférieure de 9 % à la moyenne de l’OCDE dans l’enseignement élémentaire (7 415 € contre 8 117 €), la réalité est nettement moins flatteuse et confirme le sous-investissement français dans l'école primaire.
Le rapport de l’OCDE fait mieux que battre en brèche le discours gouvernemental : il le contredit fortement. Cela renforce la détermination du SNUipp-FSU à demander la mise en place d’un plan d’urgence pour l’école comportant entre autres une réelle revalorisation pour les professeurs des écoles. #EnGrèveLe23