Les enseignants de prison à la peine

Mis à jour le 01.10.20

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La circulaire qui organise l’enseignement en milieu pénitentiaire, parue le 9 mars dernier, n’a fait l’objet d’aucune concertation avec les organisations syndicales. Elle dégrade les conditions d’exercices de ces personnels.

La circulaire d’orientation pour l’enseignement en milieu pénitentiaire est parue le 9 mars dernier, elle précise les conditions d’exercice des personnels.

Les ORS revisitées 

Alors que jusqu’à présent la plupart des PE exerçant en prison bénéficiaient des mêmes droits que les personnels du 1er degré exerçant dans le second degré (21h/semaine) ils devront dorénavant en sus « trois heures hebdomadaires forfaitaires en moyenne annuelle, soit cent huit heures annuelles forfaitaires, notamment consacrées aux activités de coordination et de concertation ainsi qu'au suivi et à l'évaluation des détenus scolarisés ». 108 h, qui ne sont pas réclamées à leurs homologues du 2nd degré qui exercent dans les mêmes milieux. Avec cette mesure il ne sera plus possible pour ces personnels de faire valoir le paiement d’heures supplémentaires pour les heures de coordinations et de synthèse. C‘est donc un manque à gagner à venir pour ces personnels du 1er degré exerçant en prison et qui ne bénéficient toujours pas du versement de l’ISAE.

Le communiqué du SNUipp-FSU 

Enseignement en milieu pénitentiaire : Donner les moyens d’éduquer

Le métier d’enseignant en milieu pénitentiaire est remis en question depuis plusieurs années, et le sentiment d’un délaissement de la part de l’éducation nationale se fait de plus en plus sentir.
La récente circulaire réglementaire ainsi que la convention avec le ministère de la justice organisent l’enseignement en milieu pénitentiaire et définissent les relations entre l’administration pénitentiaire et l’éducation nationale. Ces deux textes n’ont pas fait l’objet de concertation avec les organisations syndicales.
Ils confirment d’une part une régression des conditions de travail des personnels et révèlent d’autre part un changement de philosophie de l’enseignement en milieu pénitentiaire. L’enseignement en prison n’est plus une priorité pour tous les détenus, il répondra désormais à des objectifs chiffrés en fonction des moyens disponibles et non en fonction des besoins d’enseignement.
Un mouvement de contestation des personnels exerçant en milieu pénitentiaire comme en centre éducatif fermé se développe sur l’ensemble du territoire pour dénoncer le mépris du ministère à leur encontre, la dégradation de leurs conditions de travail, l’atteinte à leurs droits et la non-reconnaissance de leur engagement en faveur notamment des mineurs incarcérés.
Aujourd’hui avec 77% des mineurs en prison qui sont en en attente de jugement, l’urgence serait plutôt à garantir et à développer des alternatives éducatives à l’incarcération. L’école au sein des prisons doit être un véritable moteur de réinsertion sociale.
Le SNUipp-FSU soutient les personnels enseignant en milieu pénitentiaire, interpelle le ministre de l’éducation nationale et dépose une alerte sociale afin qu’il entende leurs demandes et leurs exigences.

Paris, le 1er octobre 2020