La lumière à tous les étages ?
Mis à jour le 07.12.22
min de lecture
Le ministère a réuni les organisations syndicales pour les informer des probables coupures électriques - appelées “délestages” par le gouvernement - dans le pays, et donc dans les écoles, à partir de janvier. Force est de constater que l’absence d’anticipation reste la règle.
Comme aux plus grandes heures de la crise sanitaire, les informations ont fuité dans la presse sans qu’aucun échange n’ait eu lieu avec les organisations syndicales, alors même que le SNUipp-FSU avait, dès le mois de septembre, alerté la rue de Grenelle de la nécessité de s’organiser bien en amont.
La France, 7ème puissance mondiale, ne sera donc pas en mesure de faire fonctionner les services incontournables pour la vie du pays en même temps que l’Éducation nationale et ses milliers d’écoles, collèges et lycées.
C’est ainsi qu’à l’exception des Drom et de la Corse, l’hexagone pourrait connaître des périodes de coupures de courant. Il est prévu qu’à J-3, EcoWatt alerte sur les zones en tension, et que le gouvernement active une communication de crise pour inciter à accentuer les gestes de sobriété et éviter les coupures. A J-1, à 15h, les régions concernées par les coupures seront connues. Puis à J-1, 17h, chacun·e pourra, en se connectant sur l’appli ou le site Ecowatt, savoir ce qu’il en est pour le lendemain, de son domicile ou de son lieu de travail.
Les coupures d’électricité se feront par tranche de 2h (8h-10h par exemple) sur chaque demi-journée. Les deux créneaux les plus « à risque » sont 8h-10h et 18h-20h. Une école pourra donc être fermée le matin pour cause de coupure. Elle ne rouvrira que sur l’heure de midi, voire en début d’après-midi. Le ministère assure qu’une école ne sera pas délestée deux fois dans la même journée et qu’elle ne pourra pas subir plus de trois coupures sur la période de crise, sans que l’on sache cependant ce que peut être la durée d’une crise. Il ne devrait pas y avoir plus de 10 % des écoles et établissements concernés en même temps.
De nouvelles charges pour les directeurs et directrices
Une fiche spécifique est en préparation au ministère pour les directeurs et directrices d'école. Il est plus que probable qu’une nouvelle fois la responsabilité de la gestion de la crise à l’école va reposer sur leurs épaules et qu’ils et elles devront assumer une fois de plus une charge supplémentaire. Comment par exemple prévenir les parents d’élèves de la fermeture des classes la veille des coupures alors que l’information ne sera connue qu’à 17h ? Il n'est du coup pas exclu que des enfants se présentent à l’école le matin.
Le SNUipp-FSU a par ailleurs souligné les difficultés que cela posera pour la restauration scolaire, les transports scolaires…
En cas de fermeture de leur école, certains élèves seront prioritaires pour être accueillis dans des écoles restées ouvertes. Le ministère assure que la liste sera beaucoup plus restreinte que pour le Covid et que seuls les enfants des personnels des hôpitaux, de la sécurité intérieure, des centres pénitentiaires et des entreprises stratégiques seraient concernés.
Les personnels seront-ils présent·es ?
Comment feront les personnels qui se déplacent en TER et RER, en cas de coupure dans leur zone d’habitation pour rejoindre leur établissement ? De la même façon, quid de la question de l’accueil des enfants d’enseignant·es lorsque leur école sera fermée ?
Le SNUipp-FSU a rappelé son incompréhension de voir les écoles considérées comme non prioritaires alors que durant toute la période du Covid, le précédent ministre a sans cesse rappelé qu’elles ne devaient pas fermer. Force est de constater que le gouvernement n’a tiré pour le moment aucun enseignement des expériences antérieures liées au Covid. Le syndicat intervient d’ores et déjà pour que les procédures soient simplifiées tout en étant cohérentes. Il restera vigilant à ce que les personnels ne fassent l’objet d’aucune injonction, ni pression.