La hors-classe à la peine

Mis à jour le 06.06.18

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Alors que se déroule la première campagne des nouvelles modalités d’accès à la hors-classe pour 2018 de nombreuses questions demeurent. Par un courrier du 6 juin, le SNUipp-FSU interpelle à nouveau le ministère.

« Un accès à la hors classe pour tous les PE  ». C’était pourtant la promesse inscrite dans la déclinaison Éducation nationale du protocole d’accord PPCR, qui signe des avancées importantes en termes de déroulement de carrière et de rémunérations. 

« Les modalités d’accès à la hors-classe pour 2018 avec un barème reposant sur deux éléments, l’ancienneté dans la plage de promotion et l’avis du supérieur hiérarchique ainsi que l’absence de décision concernant le taux de promotions suscitent de nombreuses interrogations ». C'est dans ces termes que le SNUipp-FSU s'est adressé au ministre dans un courrier daté du 6 juin. 

Une question d'appréciation ?

« Les trois appréciations possibles des avis émis, "très satisfaisant ", "satisfaisant" et "à consolider", sont lourdes de sens car elles renvoient à la reconnaissance de l’institution sur l’exercice du métier ». Or, rappelle le syndicat « cette diversité d’avis basés sur des rapports d’inspection plus ou moins anciens comme sur une connaissance plus ou moins réelle des enseignants engendre de profonds sentiments d’injustice pour de nombreux enseignants. »

Un avis qui fige dans la durée l'appréciation portée sur la valeur professionnelle et qui doit pour le SNUipp-FSU pouvoir être revu pour les prochaines campagnes de promotion notamment pour les personnels qui n'ont pu bénéficier d'un entretien de carrière.

Et le syndicat va plus loin en rappelant que « Les enseignants ont besoin d’être tous reconnus pour travailler efficacement en équipe et non pas « mis en concurrence » pour accéder à la hors-classe. Le système éducatif français a la chance d’avoir des enseignants investis, qui font face à des difficultés de plus en plus prégnantes et qui s’évertuent avec peu de moyens à faire réussir tous les élèves. Aussi, nous vous demandons de donner comme consigne aux IEN et aux DASEN de mettre par principe l’appréciation « très satisfaisant » à l’ensemble des enseignants promouvables à la hors-classe. »

La situation des anciens "instits"

La situation des ex-instituteurs, génération encore majoritaire chez les promouvables, est actuellement désavantagée par un barème qui dans de nombreux départements, en cas d’égalité, prend en compte l’ancienneté dans le corps des PE et non l’ancienneté dans l’ensemble de la carrière. Tous ces personnels doivent pourtant accéder à la hors-classe avant de partir en retraite. Le SNUipp demande donc « qu'en cas d'égalité de barème, l'ancienneté de service soit prise en compte sur l'ensemble de la carrière sans distinction ». 

Un ratio méconnu 

 Enfin, le « ratio » de promouvables qui devrait augmenter cette année et arriver en 2020 à celui du 2nd degré, n'a pas encore été communiqué par le ministère. Une situation qui a conduit le report de la tenue de nombreuses CAPD dans les départements. 

Sur tous ces sujets, le SNUipp-FSU continue d’intervenir auprès du ministère et dans les départements pour faire valoir les droits des personnels et veiller au respect des engagements du gouvernement. C'est tout l'objet de son courrier adressé au ministre.