La Fonction publique, débattons-en vraiment

Mis à jour le 01.02.19

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Où est le "grand débat" quand l'exécutif entend poursuivre le calendrier de sa réforme sans entendre les revendications syndicales ? Où est le pouvoir d'achat dans la lettre adressée aux Français et Françaises ? La FSU écrit au Président de la République et aux élus de la Nation pour leur demander de suspendre la réforme de la Fonction publique en cours et d'engager de réelles discussions avec les partenaires sociaux.

Pas de "questions interdites" dans le Grand débat entamé par Emmanuel Macron et sa majorité. Pourtant celle du pouvoir d'achat est la grand absente dans la Lettre aux Français et Françaises et cela "surprend tout autant qu’elle inquiète la FSU", écrit Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. "Ce sujet est une préoccupation majeure des plus de 5 millions d’agents et agentes de la Fonction publique et il est aussi aujourd’hui au cœur du mouvement social qui s’exprime. Ne pas l’évoquer, ne pas chercher à y répondre serait une grave erreur."

La FSU rappelle qu'elle porte "cette question du pouvoir d’achat depuis de trop longues années" et que plusieurs mesures ont dégradé la situation des agentes et agents. : gel de la valeur du point d’indice, mauvaise compensation de la CSG, rétablissement de la journée de carence, absence de négociations salariales… La fédération "n'a eu cesse de d'alerter sur les conséquences néfastes de cette politique et sur la colère légitime qu’elle pouvait engendrer toute génération confondue. Et ce ne sont pas les quelques primes distribuées ici ou là qui régleront la question." Depuis des mois elle "s'efforce de faire connaître et entendre ses propositions" mais l'exécutif "reste bien sourd. Cette absence de réel dialogue social, cette minoration du rôle des organisations syndicales, non seulement ne permettent pas d’acter des avancées mais renvoient aussi aux agentes et agents une image bien négative de la démocratie sociale. Et ce n’est pas le projet de réduire les instances de dialogue social dans la Fonction publique qui pourra les rassurer." 

La FSU remet plusieurs pendules à l'heure, concernant le temps de travail des fonctionnaires, les difficultés des personnes retraitées, ainsi que risques et "surcoûts liés aux différents modes d’externalisation, de privatisation, de missions de services publics comme le défend le Premier ministre dans les orientations données dans le cadre de ce nouveau contrat social avec les agents publics."

Il faut aujourd’hui "réfléchir aux évolutions nécessaires de nos services publics et à l’élargissement du périmètre à un certain nombre de missions de services publics" comme la petite enfance, les personnes âgées, la transition écologique... "une meilleure implantation des services publics sur tout le territoire." Ce débat sur l’organisation de l’Etat et des services publics doit "se mener avec les organsiations syndicales"et sans que continue à courir le calendrier prévu. 

"C’est pourquoi la FSU vous demande la suspension de ce projet de loi et l’ouverture de négociations dans la Fonction publique."

La lettre complète

Lettre ouverte de la FSU au Président