EPLESF : ça bouge

Mis à jour le 16.04.19

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Alors que depuis plusieurs semaines, les mobilisations des personnels et des parents, notamment les 30 mars et 4 avril, ont marqué l’actualité, le discours ministériel semble évoluer sur l’article 6 de la loi créant les établissements publics des savoirs fondamentaux. Il tente par tous les moyens de les défendre face à la fronde qui s’est ouverte du côté des personnels mais aussi des élus et des parents.

Le cabinet du ministre a souhaité rencontrer le SNUipp-FSU pour lui présenter la teneur d’un amendement gouvernemental concernant les fameux EPLESF, afin, dit-il, de « répondre à l’inquiétude » des collègues.

Accord des conseils d’école et d’administration

L’amendement gouvernemental inscrirait la nécessité de l’accord du conseil d’école et du conseil d’administration pour créer un EPLESF. Et le ministère envisage même la possibilité que seules les écoles volontaires ayant donné leur accord entrent dans l’établissement public. On pourrait ainsi avoir sur un même bassin de collège des fonctionnements différents. De quoi ajouter de la cacophonie à cette version grand format d’usine à gaz que sont les EPLESF.

Sur les directions d’école

Le ministère envisage également de maintenir l’ensemble des directions d’école avec toutes leurs missions et décharges dans le cadre d’une délégation de pouvoirs du principal adjoint chargé du 1er degré vers les directeurs et directrices. Il a également évoqué la possibilité de définir les missions du chef d’établissement adjoint dans  «  un rôle de coordination d’un projet fédérateur de réseau et de ne pas lui donner de rôle hiérarchique  ».
D’autres questions ne sont pour l’heure pas réglées, comme le budget de l’ensemble des écoles qui serait géré au niveau du conseil d’administration (CA) du collège ou la place et les attributions des différentes instances qui peuvent se recouper entre conseil d’école et conseil d’administration, conseil des maîtres et conseil pédagogique… Le conseil de cycle n’est pour l’instant pas évoqué dans le texte. 

Le ministre annonce partout sa disponibilité à corriger le texte lors de l’examen parlementaire au Sénat, chambre où le gouvernement n’a pas de majorité et où l’adoption d’un amendement gouvernemental reste incertaine. Les éventuels réajustements sont à mettre au crédit de la mobilisation croissante dans les écoles et parmi les parents d’élèves et les élus. Mais quand bien même le projet de loi serait réécrit en ce sens, la possibilité de création des EPLESF demeurerait, ouvrant la porte à une modification structurelle radicale du premier degré.

Aussi pour obliger le ministère à aller encore plus loin et à abandonner ce projet de loi et notamment son article 6, le SNUipp-FSU appelle à la grève le 9 mai prochain puis à une manifestation nationale le 18 mai. Le syndicat propose également de poursuivre l’envoi des cartes postales virtuelles au ministre, pour dire non à la loi et oui à d’autres priorités pour l’école.