En grève, le 26 janvier
Mis à jour le 14.01.21
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Alors que l’école a fait sa rentrée dans une situation épidémique incertaine, le ministère poursuit son projet néfaste pour l’école sans tenir compte du mécontentement grandissant. Le SNUipp-FSU appelle à la grève le 26 janvier prochain pour un plan d’urgence pour l’école.
« L’adage dit que faire et défaire c’est travailler mais là franchement je n’en peux plus des changements de directives ! », enrage Stéphanie, directrice d’école. « Évaluer mes élèves de CP, à qui ça sert ? Sûrement pas à moi et encore moins aux élèves ! », rapporte Alexandra, enseignante de CP en éducation prioritaire. « La revalorisation, pour moi, c’est peanuts ! », fulmine Virginie, enseignante au 8e échelon. Mécontentements, exaspération, ras-le-bol, découragement, fatigue, inquiétudes… En ce début d’année, le moral de la profession est loin d’être au beau fixe.
Comment pourrait-il en être autrement avec un ministre qui, depuis son arrivée aux commandes, trace sa route en imposant son projet néfaste pour l’école sans se soucier du terrain et en bouleversant tout malgré ses déclarations dès son arrivée.
Une toute autre réalité
Cette politique éducative renforce les inégalités et projette une transformation du métier inquiétante reposant sur un accroissement du contrôle hiérarchique et une remise en cause de l’autonomie du métier enseignant.
Des dispositifs comme « Plus de maîtres que de classes » ont été supprimés au profit des dédoublements au cycle 2 en éducation prioritaire laissant le cycle 3 de côté et surchargé. La scolarisation des moins de 3 ans est tombée dans l’oubli, les expérimentations pour supprimer la politique nationale d’éducation prioritaire sont lancées dans plusieurs académies.
Les programmes ont été ajustés avec un recentrage sur le seul « Lire, écrire, compter ». Ils ont été accompagnés de multiples guides prêchant « la bonne parole » remettant en cause professionnalité et liberté pédagogique des PE et instaurant un climat de travail délétère. Une méthode de lecture officielle est en train de voir le jour, du jamais vu dans l’éducation nationale ! Les évaluations standardisées au CP-CE1 ne servant que l’intérêt du ministère ont été lancées et reconduites en cette rentrée 2020, une rentrée pourtant hors norme qui aurait nécessité d’autres priorités. La formation continue est réduite aux seules animations pédagogiques avec des thématiques imposées et la formation initiale rebattue de manière très inquiétante.
Un ministre qui s'entête
La crise sanitaire aurait pu être l’occasion pour le ministère de changer de cap. Que nenni ! La profession a été confrontée à l’impréparation, la non-concertation, et aux virevoltes sur le protocole. Pour répondre au manque de personnel, le ministre décide de recruter des contractuels. Le confinement a pourtant mis en lumières les inégalités et les a renforcées. Des raisons de faire grève, les PE n’en manquent pas, c’est pourquoi le SNUipp-FSU appelle toute la profession à se mobiliser le 26 janvier prochain pour réclamer un plan d’urgence pour l’école nécessitant des moyens, une autre conception du métier et des salaires revalorisés. Une mobilisation qui s’inscrit dans une dynamique de mobilisations sectorielles avant la journée d’action interprofessionnelle le 4 février prochain.