Des annonces sans les actes

Mis à jour le 29.06.23

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La scolarisation des moins de 3 ans est un levier de  la réussite scolaire. Elle a néanmoins été divisée par 3 depuis 2000 et a continué de baisser depuis la première élection d’Emmanuel Macron. Car elle nécessite des moyens pour permettre de baisser les effectifs dans les classes, pour recruter des ATSEM à temps complets, pour permettre aux personnels de se former… L’inverse de la politique actuelle. Au-delà des opérations de communication du Président, la FSU-SNUipp attend donc des actes.

Scolarisation des moins de 3 ans, aller au-delà des annonces

« Dans les quartiers sensibles, on va développer l’accueil en milieu scolaire dès deux ans pour ceux qui le souhaitent…. cette mesure sera étendue aux 300 quartiers les plus sensibles de France à l’horizon 2027 ». Cette annonce d’Emmanuel Macron lors de son déplacement à Marseille pourrait être l’expression d’une ambition de lutte contre les inégalités si elle ne s’inscrivait pas dans une pure opération de communication. En effet, ces dispositifs existent déjà et n’ont pas fait partie des priorités du ministère depuis 2017.

Alors qu’en 1999/2000, 35,20% des enfants de moins de trois ans étaient scolarisés, publics et privés confondus, ils n’étaient plus que 9,8% à fréquenter l’école en 2021/2022. En Éducation prioritaire renforcée (REP+), le taux de scolarisation à la rentrée 2021 était de 18,7% avec de fortes disparités entre les départements. Ainsi, le taux de scolarisation des moins de trois ans est de 0,2% à Mayotte, académie où les besoins en scolarisation précoce sont les plus prégnants, quand il s’élève à 53% dans l’académie de Rennes.

C’est en éducation prioritaire, que les élèves ont le plus besoin de cette scolarisation précoce qui participe à l’amélioration de la réussite scolaire. Or si ce constat est partagé depuis longtemps, aucun moyen supplémentaire n’a été déployé pour inciter les familles à scolariser leur enfant de façon précoce. Faute de politique volontariste, le taux de scolarisation a continué à chuter lors du premier quinquennat d’Emmanuel Macron.

 Pour la FSU-SNUipp, la scolarisation des moins de trois ans ne peut être réussie que sous certaines conditions et dans des dispositifs spécifiques : effectifs à 15 élèves maximum, ATSEM affectée à plein temps pour chaque classe, possibilité de rentrée échelonnée, projet pédagogique à l’initiative des équipes enseignantes, formation spécifique… Au-delà des effets d’annonces, elle exige un ensemble de mesures concrètes nécessitant des moyens matériels et humains.

Paris, le 27 juin 2023