CRPE : le compte n’y est toujours pas

Mis à jour le 07.04.23

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Avec seulement 9 285 postes ouverts aux concours, le nombre de places au CRPE 2023 est le plus faible depuis 2013. Alors que sur le terrain les manques sont criants, le Ministère ne profite pas de la baisse démographique pour répondre aux différents besoins, remplacements et baisse des effectifs dans les classes notamment. La FSU-SNUipp continue d’exiger un recrutement ambitieux via un plan pluriannuel ainsi qu’une augmentation salariale immédiate et sans contrepartie pour redonner de l’attractivité au métier d’enseignant·e.

Les 9885 postes ouverts aux concours représentent le plus petit nombre de postes ouverts depuis 2013. Quant aux inscriptions, 42 724 au total, en hausse de 10,2 % par rapport à l’année précédentes, elles ne compensent pas la perte de 45 % subie lors des inscriptions au concours 2022.

Quelques données

Pour cette année 2023, 11 académies voient le nombre de postes augmenter, tous concours confondus quand 12 ont un nombre en diminution. L’augmentation des dotations va de +16,94% pour Nice à +1,69% pour Bordeaux. La diminution la plus importante concerne l’académie de Rennes qui perd 21,05 % de postes.
3 académies voient leur dotation augmenter après une baisse, parfois importante, entre 2021 et 2022. C’est le cas des académies de Normandie (qui est la réunion des académies de Caen et de Rouen), Dijon et Orléans-Tours. 3 autres, Rennes, La Martinique et La Réunion sont en forte diminution, alors qu’elles étaient en augmentation entre 2021 et 2022.
Du côté des 3 académies où les pertes de postes (nombre de postes non pourvus suite aux concours principal comme supplémentaire) sont les plus importantes ces dernières années, des choix difficilement compréhensibles ont été faits. En effet, si les académies de Créteil, de La Guyane et de Versailles ont un nombre de postes relativement stable par rapport à 2022, elles ne feront pas le plein et un nombre important de recrutements sera encore perdu cette année. Pour rappel, en 2022, la Guyane avait perdu 108 recrutements, Créteil 956 et Versailles 1006. Le concours exceptionnel réservé aux contractuel-les et organisé dans ces 3 académies ne compenseront pas le manque d’enseignant-es.

Des réponses insatisfaisantes

La baisse démographique représente une opportunité exceptionnelle pour l'exécutif : pour reconstituer des brigades de remplacement, baisser le nombre d’effectifs dans les classes, maintenir plus de classes ouvertes... Autant d’éléments qui amélioreraient de façon très concrète les conditions de travail dans les écoles. Enfermé dans des dispositifs idéologiques non évalués comme les dédoublements et contraints budgétairement, le Ministère ne saisit pas sa chance et ce sont les élèves comme les personnels qui en paient le prix.

Par ailleurs, aucune réponse concrète n’est apportée à la crise de recrutement du point de vue salarial. Les récentes discussions au Ministère montrent que la nécessaire revalorisation d’au moins 300 euros net mensuels et sans contrepartie pour toutes n’aura lieu que pour les tout début de carrière empêchant la projection d’une condition salariale acceptable sur l’ensemble de la durée d’activité. C’est pourtant une des pistes centrales, avec l’amélioration des conditions de travail, pour que des concours désertés retrouvent un semblant d’attractivité.

Faire du primaire une “priorité” ne peut se résumer à un discours mais bien à des actes. Force est de constater que ce n’est pas le cas.

La FSU-SNUipp continue de porter la revendication d’un plan pluriannuel de recrutement ambitieux ainsi qu’une revalorisation immédiate et sans contrepartie, seules possibilités à même d’améliorer les conditions de travail et de répondre au déclassement salarial. Et répondre ainsi à la crise d’attractivité.

Postes ouverts au CRPE 2023

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