Contre le choc des savoirs pour l’école publique
Mis à jour le 14.05.24
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Depuis des mois, les personnels et les parents se mobilisent contre le « choc des savoirs ». Ce projet gouvernemental est une attaque frontale contre l’école publique car il organise le tri des élèves en fonction de leur origine sociale et constitue une remise en cause profonde de la liberté pédagogique. Neuf syndicats, la FCPE, des organisations de jeunesse, des associations professionnelles appellent toutes celles et ceux qui se reconnaissent «dans le projet d’une École publique, laïque et émancipatrice à manifester le samedi 25 mai».
Un projet profondément rétrograde et inégalitaire
Dès son annonce en décembre dernier, le projet de «Choc des savoirs» a été décrypté comme un projet qui allait aggraver des aspects inégalitaires de l’école. Si la constitution de groupes de niveaux au collège en a été la mesure symbole, de nombreuses autres mesures dangereuses pour les personnels, comme les élèves, pourraient se mettre en place en contradiction avec la recherche. Ainsi, le Ministère veut au travers de nouveaux programmes, mais aussi en labellisant les manuels, limiter la liberté pédagogique des enseignant·es en les transformant en simples exécutantes et exécutants. Enfin des évaluations annuelles et standardisées sont annoncées pour chaque niveau de classe. Changeant profondément le sens des apprentissages scolaires - on n’enseigne plus que ce qui sera évalué - elles sont la pierre angulaire qui permet d’organiser le tri progressif des élèves durant tout le primaire et, in fine, les groupes de niveaux au collège. Une pétition intersyndicale réclame leur abandon.
Cette réforme, qui va par ailleurs renforcer la dégradation des conditions de travail dans les écoles, est une attaque frontale contre le sens de l’école censée émanciper et former des citoyen·nes. Le Webinaire organisé par la FSU-SNUipp a montré la cohérence de ce qui se met en place. C’est pour cela que la FSU lance une pétition pour résister au projet de Gabriel Attal : Nous ne trierons pas nos élèves.
Une mobilisation ancrée dans la durée et sur tout le territoire
L’annonce du « choc des savoirs » s’est faite dans un contexte de rigueur budgétaire inadmissible qui s'est vérifiée durant toutes les opérations de carte scolaire dans les départements. Cette agrégation de colère a provoqué une réaction forte des personnels qui se sont massivement mis en grève le 1er février, une réaction renforcée par les propos scandaleux de l’ex ministre Amélie Oudéa Castéra.
Dès le mois de mars, les personnels de Seine Saint Denis refusaient de reprendre le travail en exigeant le retrait du «choc des savoirs» comme un plan d’urgence pour le département.
A cette mobilisation exemplaire s’ajoutent d’autres journées d’action et de grève, des rassemblements de parents, des réunions publiques… c’est tout un répertoire d’actions de refus qui a lieu dans tous les départements.
Les manifestations du 25 seront une démonstration que la situation n’est toujours pas réglée. Personnels et parents sont toujours aussi uni·es et déterminé·es à dire : «Non au choc des savoirs, Oui au choc des moyens». Soyons nombreux et nombreuses pour mettre en échec cette politique éducative et défendre l’école publique, ses élèves, ses personnels.