1er février : Les raisons d’une grève

Mis à jour le 19.01.24

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 Dès sa prise de fonction, la Ministre a tenu des propos mensongers et insultants envers l’école publique et ses personnels. Un élément qui s’ajoute à une politique nocive que la FSU-SNUipp dénonce depuis longtemps. Le syndicat appelle à se mettre massivement en grève pour exiger des moyens, du respect et la liberté pédagogique. Il proposera des suites à cette journée pour obtenir la satisfaction de ses revendications.

Une ministre illégitime contre l’École Publique

Premier jour en exercice pour Amélie Oudéa-Castera et première attaque frontale contre l’école publique et laïque : dans une tirade lunaire, pour justifier le fait de scolariser ses enfants dans le privé, elle a directement attaqué l’École publique pour les heures non remplacées, et implicitement fait du service public d’Éducation un lieu où les enfants sont malheureux et n’apprennent pas de savoirs exigeants.
Ces propos sont d’une très grande violence pour les personnels qui s’épuisent à faire vivre l’École publique au quotidien, malgré des moyens très insuffisants. Ce que ne dit pas la ministre c’est que ce sont les choix budgétaires gouvernementaux depuis 2017 qui mettent à mal le système et dégradent les conditions d’enseignement et d’apprentissage des élèves. Pour assurer les remplacements des enseignant·es, il faut des moyens en personnels : la suppression de milliers de postes et le bricolage du « Pacte » sont à rebours des nécessités et des vrais enjeux de l’école.
Au-delà du choix de la Ministre d’y scolariser ses enfants, le syndicat rappelle néanmoins que l’enseignement privé, confessionnel à 97%, est financé à 73% par de l’argent public… tout en choisissant ses élèves ! Les fonds publics doivent aller à l’école publique.
Si la ministre a présenté quelques excuses à l’école Littré et regretté ses propos, elle s’est disqualifiée aux yeux des personnels : la FSU-SNUipp demande au Premier Ministre de prendre ses responsabilités en la remplaçant par un·e ministre de plein exercice. L’éducation nationale mérite mieux qu’un simple rattachement au ministère des sports et des JOP.

Des moyens pour l’École et du respect pour les personnels

Qu’il s’agisse des effectifs dans les classes, des remplacements, de la reconstitution des RASED… les besoins en postes sont les mêmes dans tous les départements ! Et les droits des personnels sont sans cesse bafoués : autorisation d’absence, droits à la formation, aux temps partiels, à la mobilité…
Dans ce contexte dégradé, pointé par l’ensemble des personnels, la suppression de 650 postes à la rentrée prochaine est inadmissible !

Engagée depuis longtemps dans cette bataille, la FSU-SNUipp considère aussi que la première marque de respect commence par une rémunération à hauteur de l’investissement des personnels pour l’École, pour les élèves. Le dossier salaires n’est pas clos et la ministre doit rouvrir les discussions. Une augmentation nette de 300 euros par mois sans contrepartie est un impératif !

La FSU- SNUipp exige :

  • - L’annulation immédiate des suppressions de postes
  • - Une augmentation de 300 euros net mensuels immédiatement et sans contrepartie pour les PE et les AESH
  • - Une redéfinition du temps de travail (prise en compte des 20 min et du travail invisible...) pour en alléger la charge, et aller vers un temps complet pour les AESH
  • - D’autoriser les personnels à s’absenter avec traitement pour les RDV médicaux et les obsèques

Pour une inclusion au bénéfice des élèves et des personnels

L’accessibilité de l’École à toutes et tousest un objectif auquel le syndicat est attaché. S’il n’est pas question de remettre en cause le principe de l’inclusion en tant que tel, les moyens qui y sont dévolus sont extrêmement insuffisants. Ils mettent les personnels et les élèves en grande souffrance. Il faut donc d’urgence, créer des places en nombre suffisant dans les établissements spécialisés et en ULIS pour permettre le respect des notifications. Il faut aussi aussi recruter des AESH en nombre suffisant, formé·es et sous statut, pour une inclusion de qualité.

La FSU- SNUipp exige :

  • - Des moyens pour l’inclusion : augmentation des places en ESMS comme en Ulis et un vrai statut pour les AESH
  • - La mise en place d’un plan triennal de recrutement pour abaisser les effectifs, sanctuariser les postes de remplacements, reconstituer les Rased/PDMQDC et recruter un nombre d'AESH formés et sous statut à la hauteur des besoins

Défendre le sens des métiers

Les attaques subies par l’école primaire ces dernières années exacerbent les inégalités de réussite scolaire en fonction de l’origine sociale. Le «choc des savoirs» annoncé par G. Attal est une attaque fondamentale contre l’école et le métier enseignant : nouvelle modification des programmes, de la maternelle au CE2 dès la prochaine rentrée, révision du socle commun, évaluations nationales, labellisation des manuels en maths et français en CP et CE1… autant de mesures qui sont des entraves sans précédent envers la liberté pédagogique.
En parallèle, la formation continue est un champ de ruines. Instrumentalisée pour répondre aux injonctions ministérielles, variable d’ajustement pour le remplacement, elle n’est plus un outil aux mains des personnels pour accroître leur professionnalité au service des élèves.

la FSU-SNUipp exige :

  • - Le maintien de la liberté pédagogique : non imposition des manuels, des démarches pédagogiques et abandon des évaluations nationales
  • - Le droit à 18 demi-journées par an de formation continue choisie sur temps de classe


La grève du 1er février est une première occasion de se faire entendre ! Se mettre en grève et manifester massivement est une nécessité ! Le syndicat mène depuis novembre une campagne pour des moyens pour un service public d'éducation de qualité, du respect pour les personnels et contre le « choc des savoirs ». Il poursuivra la mobilisation de après cette journée pour obtenir satisfaction.