Multiniveaux, multi-richesses
Mis à jour le 26.09.25
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Un cadre d’apprentissage serein la classe unique de Saint-Nazaire-Le- Désert dans la Drôme
Cadre d’apprentissage serein pour ses 15 élèves, la classe unique de Saint-Nazaire-Le-Désert remplit un rôle central dans ce secteur rural de la Drôme.
Au cœur d’une vallée creusée par la Roanne et ses vasques, accessible grâce à une longue route sinueuse, le village de Saint-Nazaire-Le-Désert accueille les enfants de cinq communes drômoises alentour. Des familles parcourent ainsi jusqu’à 15 km pour déposer leur enfant à l’école, une école qui permet à cette commune de quelque 200 habitant·es de rester dynamique. « Tout autour les villages se désertifient. Ici, nous profitons de commerces, d’une crèche, de la Poste, d’équipements sportifs... », expose Irène Servan, qui jongle au quotidien avec ses 15 élèves de la GS au CM2.
« Je peux me dispenser d’intervenir dès le début de l’année tellement ils connaissent bien le fonctionnement de la classe ! ». En effet, les années passées ensemble créent une atmosphère de familiarité qui donne l’impression d’être en milieu d’année, cinq jours seulement après la rentrée. D’ailleurs, Irène n’est pas allée au bout de sa consigne que, déjà, tous les élèves ont choisi un livre, seul ou à plusieurs, pour le quart d’heure lecture. Isayah, CE1, ne se contente pas de lire un album à Rémi qui, avide de savoir lire en ce début de CP, répète chacune de ses phrases. Il explique le vocabulaire, décrypte les illustrations : « Tu vois ce qu’est un surf ? Et ben ça, c’est un surf volant ».
Un bâton de pluie signale le changement d’activité qui se fait rapidement et dans le calme. « Avec qui voulez-vous écrire ? », demande Irène pour toute consigne, puis elle s’installe avec deux CP pour les aider. Lily, en CM2, choisit de poursuivre seule son histoire débutée la semaine passée. « Tu veux avoir quel âge dans l’histoire ? », demande Mila à Eloïse, plus jeune d’une année, qui lui dicte le récit. Les productions sont lues lors du regroupement, les grand·es chuchotant aux plus jeunes leur passage. « Notre histoire n’a ni queue ni tête », préviennent Nans et Elios. « Ça veut dire que ça part un peu par-là, et aussi par ici ! », explique Aliocha en GS. Les camarades comme la maîtresse proposent des améliorations et en profitent pour travailler le vocabulaire.
COOPÉRATION ET AUTONOMIE
« Le petit effectif permet de ne laisser personne de côté. Tout le monde participe et s’exprime, précise Irène. Je peux prendre du temps avec chacun, adapter rapidement et de manière ciblée mon enseignement à leurs besoins, en particulier par la manipulation et le jeu. » La taille de la classe facilite une variation des modalités pédagogiques et constitue une aide indispensable, même si cela ne compense pas l’absence de RASED et l’éloignement des structures médico-sociales. Pauline Ménielle, l’Atsem, ajoute : « On s’adapte aussi à leur état du jour ». L'effectif réduit permet la mise en place d’ateliers en autonomie : calme, confiance mutuelle, entraide, écoute, autorégulation du groupe et émulation créent un climat serein propice aux apprentissages. Le partage des savoirs est spontané, les plus jeunes fiers de montrer ce qu’ils savent, les plus grands éprouvant la solidité de leurs connaissances lorsqu’ils prennent le rôle de l’enseignante. La transmission n’est plus l’apanage de la maîtresse.
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