Mobilisé•es en janvier

Mis à jour le 06.01.23

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Alors que le gouvernement se prépare à dévoiler officiellement son projet sur les retraites, les premières pistes salariales ne sont pas à la hauteur voire sont inacceptables. Dans le même temps, les annonces de suppressions de postes, les premières depuis 2012, ont éliminé tout espoir d’éclaircies chez les personnels des écoles. Pour toutes ces raisons, le SNUipp-FSU avec la FSU appelle à se mobiliser le 17 janvier et après. Il participera à la construction, dans l’unité la plus large possible, des grèves et autres mobilisations nécessaires face au projet régressif annoncé sur les retraites.

Retraites : refuser de travailler plus longtemps

Reculer l’âge de départ à la retraite à taux plein à 64 ou 65 ans : voilà l’idée phare de l’exécutif. Pourtant, contrairement au discours gouvernemental, il n’y a aucune urgence économique : le système est excédentaire en 2022 et malgré un léger déséquilibre à moyen terme, il retrouvera l’équilibre dans toutes les hypothèses entre 2035 et 2070. C’est donc d’un choix politique qu’il s’agit : allonger la durée de travail avec le recul de l’âge est une nouvelle mesure régressive qui pénalise l’ensemble des salarié.es, en les obligeant à rester au travail plus longtemps avec pour conséquence une dégradation de la santé plus importante.

L’argument de l’augmentation de la durée de vie comme justification à la réforme, est quant à lui un leurre. L’espérance de vie stagne en effet depuis quelques années, alors même que l’espérance de vie en bonne santé a tendance à reculer. Elle est ainsi voisine de l’âge légal de départ à la retraite envisagé (65,9 ans pour les femmes et 64,4 ans pour les hommes).

Le SNUipp-FSU est totalement opposé au projet actuel de réforme des retraites. Il appellera les personnels à se joindre aux grèves dans le cadre unitaire le plus large possible pour exiger un retour à une retraite à 60 ans à taux plein, seule hypothèse de progrès social.

Salaires : la revalorisation c’est sans contrepartie !

Le premier cycle de concertation sur les salaires s’est clôt à la mi-novembre. En parallèle, l'année 2022 s’est achevée sur une inflation à 6,2%, soit pratiquement 3 points au-dessus de la hausse du point d’indice consentie en juillet. C’est au final une baisse de presque 3% du pouvoir d’achat pour les personnels en 2022, qui fait suite à d’autres baisses, conséquences du gel du point d’indice…

Lors des rencontres, le syndicat a défendu d’autres choix que ceux actuellement envisagés. À commencer par l’idée d’une revalorisation pour tous les personnels de l’école, sans distinction ni de statut (AESH comme PE), ni d’ancienneté. Quant au désir du ministère de rémunérer de nouvelles missions, alors que le temps de travail déborde déjà, c’est une piste sur laquelle il n’est pas question de transiger. C’est, de plus, un choix qui serait forcément défavorable aux femmes. Les dernières annonces concernant la possibilité d’effectuer des heures supplémentaires au collège est totalement inadmissible !

Fort d’une pétition de plus de 47 000 signatures qu’il a porté jusqu’au ministère, le SNUipp-FSU exige une revalorisation immédiate de 300 euros pour toutes et tous sans contrepartie. Le déclassement salarial n’a que trop duré.

Carte scolaire : une perte de postes inacceptable

Les annonces faites le mardi 13 décembre par le Ministère sont claires : les écoles perdent 1 117 postes au budget 2023La dernière dotation négative pour le 1er degré remonte à 2012.

 La pression exercée par les priorités ministérielles ne va pas se relâcher à la rentrée 2023 : finalisation du plafonnement à 24 élèves par classe en GS, CP, CE1; poursuite du dédoublement des classes de GS en éducation prioritaire… Les suppressions de classes seront donc nombreuses.

La démographie baisse légèrement ; c’est un fait. Mais la tension sur le remplacement est palpable dans de nombreux départements et la taille des classes en France est en moyenne de 22 élèves, ce qui la positionne à la dernière place en Europe, loin derrière l’Allemagne (20,9), l’Italie (18,7) ou la Pologne (16,6). De plus, près d’une classe sur trois a encore plus de 25 élèves en France. Le Ministère ne saisit pas l’opportunité d’un début de réponse à une des crises que traverse l’École.

Enfin les choix opérés, recrutement d’enseignant·es contractuel·les au lieu de rendre le métier attractif, installent une logique d’adaptation aux besoins qui pèse sur la cohésion et la qualité du service public d’éducation.

Le SNUipp-FSU exige un plan pluriannuel de recrutement permettant, dans un premier temps, de ne pas dépasser 24 élèves dans toutes les classes et d’assurer le remplacement de tous les personnels absents. Ce sont 14 200 postes qui sont nécessaires immédiatement. A terme, c’est un maximum de 22 élèves (18 en éducation prioritaire) qui doit être la norme.

Conditions de travail : trop c’est trop

La grande souffrance de certains élèves, parfois en situation de handicap, met à mal les équipes, faute de prise en charge suffisante. L'insuffisance des moyens pour la médecine scolaire, la fermeture de places en établissements médico-sociaux , le manque de moyens attribués aux écoles comme les RASED, le manque de structures d’accompagnement social, tout cela impose des responsabilités et des gestes professionnels pour lesquels les enseignant·es ne sont pas formé·es. Voire des gestes qui ne font pas partie de leurs missions… le tout avec un temps de travail qui explose.

En parallèle, les AESH, censé·es accompagner les élèves en situation de handicap, sont toujours méprisé·es, précaires, sous-payé·es.

Le sous-investissement dans l’école est subi prioritairement par les élèves et particulièrement celles et ceux qui en ont le plus besoin. Mais il est aussi subi par les professionnel.les de l'Éducation qui voient leurs conditions de travail se dégrader année après année.

Recomposer des RASED complets, ouvrir les places spécialisées nécessaires à l’accueil des élèves dans des conditions optimales, former les personnels, donner un vrai statut, une vraie formation aux AESH… Tout ceci nécessite des moyens ! Le SNUipp-FSU réclame un plan d’urgence pour l’école.