Colloque national, retour en images
Mis à jour le 27.11.18
min de lecture
Philippe Meirieu, Jacques Bernardin, Roland Goigoux, Dominique Cau-Bareille au colloque national du SNUipp-FSU pour échanger avec plus de 300 personnes sur le métier enseignant, un métier de conception qui nécessite une contextualisation, des ajustements permanents et donc une formation à la hauteur.
Philippe Meirieu : "Les fondements du métier d'enseignant c'est transmettre, instituer l'école, faire advenir l'humanité dans l'homme".
"L'émancipation est au cœur des apprentissages."
"Aujourd'hui, les défis sont toujours les mêmes en resserrant sur deux caractéristiques : la domination du capitalisme pulsionnel et la montée de l'individualisme social".
"Les enseignants sont là au quotidien pour créer un espace possible de réconciliation entre les humains autour de la pensée."
"Sortir du paradigme technico-libéral pour que l'école joue son rôle thermostatique. Introduise de la pensée, introduise du collectif."
"Enseigner, c'est décider. Tout enseignant dispose d'une marge de liberté."
Diaporama du jour 1
Roland Goigoux : "Aujourd'hui : un mouvement de caporalisation de l'école. Alors que partout ailleurs dans le monde du travail, il y a plutôt développement du management participatif, co-construction de solutions."
"Si on revient à une reprise sous tutelle des enseignants c'est parce que l'institution croit savoir ce qu'il est bon de faire."
"Il ne faut pas minimiser la capacité de résistance du métier même si les pressions vont croissantes."
"Les enseignants obéissent parce qu'ils sont loyaux mais aussi parce qu'ils sont fragilisés. Et il y a des enjeux de carrière."
"Le mode de prescription est double : les programmes et les évaluations. Il y a un accroissement de la prescription, non seulement sur le cadre mais aussi sur les pratiques."
"Des outils de remédiation standardisés vont arriver. Ainsi que des progressions avec une précision du nombre de correspondances graphèmes-phonèmes par période jamais atteinte."
"Il est difficile de résister car l'argument est 'C'est la science qui parle'. Qui sont les enseignants en classe pour le remettre en cause ? Oui la science a des choses à dire mais il ne faut outrepasser ses conclusions."
"Concevoir des outils qui prennent en compte les apports de la science."
Dominique Cau-Bareille : "être en santé relève d'une conquête. D'autant plus difficile que l'on assiste à une intensification et une densification du travail."
"Face à une même prescription, tout le monde ne va pas décliner la même activité réelle de travail. Tout le monde se l'approprie en fonction de son parcours et de son expérience."
"Les enseignants sont pris dans des dilemmes entre les multiples prescriptions : hiérarchie, familles, élèves, mairie..."
"Quels sont les critères du 'bon travail' ? Chaque acteur du système a sa propre conception et ces conceptions peuvent entrer en tension."
"Avec la multitude des injonctions contradictoires, des personnes disent 'Je ne sais plus faire mon métier, je ne sais plus dans quelle direction aller.'"
"Il faut faire plus en moins de temps. Programmes alourdis, de plus en plus contraignants, suivis individualisés, intégration croissante d'élèves à besoins particuliers sans les aides nécessaires..."
"Quand je vais sur le terrain, à chaque fois étonnée du déni ressenti de l'expérience et de la professionnalité des enseignants."
"Parler du coût humain du travail, ce que c'est tenir la diversité des élèves, tous ceux qui ont des besoins spécifiques."
"Comment parler des formes de pénibilité invisibles, que l'on banalise ?"
"Faire un travail qui nous ressemble, qui fasse sens. Reprendre la main, de façon collective."
"Trouver des stratégies par lesquelles on va redonner du sens à son travail."
"Donc reprenez la main sur votre travail en vous appropriant la prescription, avec au cœur la notion du travail de qualité."