Stop à l’évaluationnite au CP !
Mis à jour le 09.11.18
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C'est dans le cadre du dispositif "100% de réussite" que des enseignants de CP ont reçu des "évaluations d'automne" à faire passer à leurs élèves de CP. Un protocole en trois parties qui s'ajoute au dispositif national de tests. Des évaluations étrangères au processus d'apprentissage de la classe et qui, une fois encore, viennent réduire le temps consacré aux apprentissages. Et si le ministère laissait travailler les enseignants dans sa fameuse "école de la confiance" ?!
Le communiqué du SNUipp-FSU
Stop à l'évaluationnite au CP !
Des enseignants de CP sont destinataires d’« évaluations d’automne » diffusées par la DGESCO, dans le cadre du « dispositif 100% de réussite avec pilotage renforcé ». Les élèves de ces classes sont soumis à la répétition annuelle de trois protocoles d’évaluations qui s’ajoutent aux deux sessions d’évaluations nationales.
Cet empilement interroge à plus d’un titre. En premier lieu, la réitération d’évaluations, même courtes, impacte le temps consacré aux apprentissages. Etrangères au vécu de la classe, elles interrompent également les dynamiques d’apprentissage et constituent des ruptures dans les progressions conçues par les enseignants.
Par ailleurs, ces évaluations supplémentaires sont calquées sur les progressions des protocoles de l’association « Agir pour l’école », expérimentés dans une partie des écoles concernées. Ont-elles pour objectif de démontrer que les élèves qui ne suivent pas les protocoles de cette association sont « en difficulté », au contraire de ceux qui en « bénéficient » ? Il n’est pas acceptable qu’une évaluation proposée par la DGESCO soit articulée à des protocoles construits par une association étrangère à l’Éducation nationale. L’école doit être protégée de toute ingérence de structures privées dans les pratiques de classe.
Le « dispositif 100% de réussite », présenté comme justifiant ces évaluations ne doit pas s’imposer comme un cadre « dérogatoire » où les enseignantes et les enseignants se verraient dépossédés de leur expertise et de leur liberté pédagogique, pourtant inscrite au Code de l’éducation. Ces évaluations périodiques visent de fait à imposer méthodes et progressions aux enseignants, ce qui n’est pas acceptable.
C’est pourquoi le SNUipp-FSU intervient auprès de la DGESCO sur ces évaluations supplémentaires et soutient les équipes qui useraient de leur pleine liberté pédagogique en refusant de les faire passer.
Paris, le 9 novembre 2018